Nous sommes à la croisée des chemins dans la lutte contre le changement climatique, et il y a fort à parier qu’au rythme actuel, nous n’atteindrons pas les objectifs de l’accord de Paris sur le climat. Mais nous savons également que si nous nous avouons vaincus maintenant, nous serons dans une situation bien pire en 2030 et 2050. La moindre fraction de degré compte, et nous devons donc faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher la poursuite du réchauffement.
Des organisations telles que Project Drawdown nous rappellent que d’un point de vue technique, il est tout à fait possible de limiter le réchauffement à 1,5°C. Si nous suivons les recommandations du rapport d’évaluation du GIEC, 2025 pourrait être l’année charnière où les émissions mondiales des gaz à effet de serre cesseront d’augmenter. Donc, que pouvons-nous faire et quel rôle le secteur de l’ingénierie joue-t-il dans ce domaine ?
Chez Arcadis, nous avons une vision forte que notre PDG mondial Peter Oosterveer a exprimée clairement. Il écrit sur ce qu’implique une véritable action en faveur du climat et sur les raisons pour lesquelles cette action doit être axée sur les villes. Les villes et les zones urbaines sont notamment responsables de 70% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
Actions climatiques fondées sur les données
Afin de prendre des mesures qui fassent réellement la différence, nous avons besoin de données nettement plus précises sur les performances de nos villes en matière de durabilité. Chaque ville a ses propres défis à relever en matière de durabilité et les données représentent à cet égard un catalyseur essentiel pour une politique efficace. Nous savons qu’une approche universelle ne peut pas répondre aux besoins de toutes les villes. Seules des solutions sur mesures seront bénéfiques pour les villes et leurs habitants, à travers des mesures à la fois d’atténuation et d’adaptation. Les projets et les études que nous réalisons de par le monde en sont la preuve.
Prenons par exemple l’Indice Arcadis des villes durables 2022 (SCI). Celui-ci classe 100 métropoles mondiales dominantes selon les trois piliers de la durabilité : les personnes, la planète et le profit. L’indice révèle que les villes ne sont véritablement durables et vivables que s’il existe un bon équilibre entre ces trois piliers. Par ailleurs, force est de constater que les villes qui investissent dans des programmes écologiques et dans le bien-être de leurs habitants se portent généralement mieux sur le plan économique. Ce que ces programmes impliquent peut varier d’une ville à l’autre.
Anvers et Phoenix à titre d’exemple
Anvers, une ville d’un demi-million d’habitants, s’est fixée comme objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Avec des températures hivernales qui oscillent régulièrement autour des 0 degrés Celsius, il est important de trouver des manières durables de se chauffer. Arcadis collabore étroitement avec la Ville d’Anvers pour déterminer comment et où déployer un réseau de chaleur à l’échelle de la ville. En récupérant la chaleur résiduelle de l’industrie portuaire, la ville sera en mesure de chauffer durablement l’équivalent de 35 500 foyers d’ici 2030. La ville réalise également un bon score en termes de bien-être. Anvers arrive en 27e position dans le classement général.
À l’autre bout du monde, près de 1,7 million de personnes vivent à Phoenix (Arizona), dans le désert de Sonora, dans le sud-ouest des États-Unis. En été, il y fait régulièrement plus de 45 degrés. Dans un effort de gérer l’effet d’îlot de chaleur urbain, cette ville a installé davantage de « cool pavements » (surfaces froides de revêtement routier) que toute autre ville au monde. Une mesure qui, selon les experts d’Arcadis, peut augmenter de quelque 50% la réflexion de la chaleur. Bien que Phoenix ait également pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, les progrès vers cet objectif sont plus lents qu’à Anvers. Mais un environnement favorable aux entreprises permet à Phoenix de réaliser un score élevé dans le pilier « Profit » et de se classer en 25e position dans le SCI de 2022.
On voit clairement que les défis auxquels chaque ville est confrontée sont uniques et propres à chaque région. Les possibilités telles que la réutilisation de la chaleur ou l’incitation des entreprises innovantes à tester de nouvelles technologies sont également uniques. Deux villes au climat très différent et avec deux approches très différentes pour devenir durables peuvent donc être proches l’une de l’autre dans le classement général du SCI, tandis qu’il y a encore une marge d’amélioration dans les piliers individuels. En analysant les réalisations positives de chaque ville, les villes peuvent apprendre les unes des autres et trouver l’inspiration nécessaire pour améliorer leurs propres performances. Pour en savoir plus, lisez l’Indice Arcadis des villes durables 2022. Téléchargez-le ici.