Indice mondial des coûts de construction : Bruxelles conserve sa position dans la moyenne en dépit d’une augmentation considérable des coûts
- Bruxelles est la 10e capitale européenne la plus chère et la 47e au niveau mondial
- La croissance des coûts de construction en Belgique représentait 16 % en 2022
- Genève détrône Londres en tant que ville la plus chère pour les projets de construction
- L’inflation mondiale et les investissements nécessaires dans les bâtiments basse énergie entraînent une accélération globale des coûts de construction
19 avril 2023 – Genève est la ville où le coût de construction est le plus cher au monde, et Londres passe en deuxième position, selon l’édition 2023 du Rapport « International Construction Cost ». d’Arcadis. Bruxelles se maintient relativement bien dans le classement en tant que 10e capitale européenne la plus chère (9e position l’année dernière) et en milieu de classement (47) des 100 villes mondiales du panel.
La tempête inflationniste de 2022 a eu de graves conséquences sur les coûts de construction dans le monde entier, de même que la hausse des taux d’intérêt. La tendance mondiale en faveur des bâtiments basse énergie rend également la construction plus coûteuse à court terme. Cependant, les avantages manifestes et les économies à long terme ne manquent pas. Cet aspect est également important pour Bruxelles, étant donné que la capitale belge dispose d’un parc immobilier et d’infrastructures relativement anciens. Cela signifie que les investissements futurs dans la construction durable seront considérables et indispensables.
Selon Arcadis, la croissance des coûts de construction en Belgique représentait 16 % en 2022. Ce chiffre est légèrement supérieur à la médiane européenne. Outre l’augmentation du coût des matériaux et des salaires, l’amélioration des marges due aux carnets de commandes bien remplis des entrepreneurs a également été prise en compte. Les coûts supplémentaires dus aux perturbations des livraisons de matériaux et au durcissement des réglementations et le resserrement du marché du travail ont complété le tableau des coûts.
En Europe, certaines évolutions particulières se distinguent :
- L'augmentation des coûts de construction à Amsterdam est demeurée limitée à 1 ou 2 %. En raison du problème de l’azote, un certain nombre de grands projets ont été annulés ou interrompus (temporairement), ce qui a vidé les carnets de commande des entrepreneurs et entraîné une forte contraction de leurs marges. Cette situation pourrait nuire à la santé du secteur et à la réalisation de projets essentiels à l'avenir.
- Les coûts de construction dans les villes allemandes montent en flèche. La capitale bavaroise, Munich, se distingue particulièrement. Les coûts de construction à Munich sont aujourd’hui jusqu’à 25 % plus élevés qu’à Berlin, qui, elle-même, remonte solidement dans le classement.
« La combinaison de l’inflation galopante, de la hausse des taux d’intérêt, de la crise énergétique, de la pénurie de matières premières, de la guerre en Ukraine et de la pression en faveur d’une construction plus durable est à l'origine d’une situation que l’industrie mondiale de la construction n’a jamais connue au cours de ces quatre dernières décennies » a déclaré Rik Menten, Director Buildings bij Arcadis. « La Belgique et Bruxelles n’y échappent pas non plus. À court terme, le secteur belge de la construction semble relativement bien résister aux chocs. Cependant, il est bien trop tôt pour crier victoire. La flambée des prix des matières premières semble ralentir, mais demeure une réalité. Les taux d’intérêt continuent également d’augmenter. Enfin, l’exemple néerlandais concernant l’azote donne à réfléchir. Il montre que l’impact du secteur de la construction sur notre cadre de vie doit être réfléchi et pris en compte à temps. »
Les 10 capitales européennes les plus chères :
Londres
Oslo
Copenhague
Dublin
Berlin
Vienne
Stockholm
Paris
Helsinki
BRUXELLES
Les 10 villes les plus chères au monde :
Genève
Londres
New York
San Francisco
Munich
Zurich
Copenhague
Hong Kong
Boston
Philadelphie
L’augmentation des coûts de construction a souvent pour effet de reléguer au second plan les rénovations et les investissements. Ne rien faire semble être un choix sûr, mais s’avère plus coûteux à long terme. En raison des coûts énergétiques élevés et d’une législation plus stricte en matière de carbone et de performance énergétique, les locataires et les propriétaires sont prêts à payer une « prime verte ». Par ailleurs, le financement de la construction (ou de la transformation) traditionnelle va également se tarir. Les propriétaires et les investisseurs doivent donc adopter une vision à long terme s’ils veulent préserver la valeur de leurs actifs.
